Dessert (tous cannibales)

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dessert

 

Une performance/installation du REC

Sur l’invitation de Or Nothing,
avec Boris Dambly, Valentin Périlleux, Julie Gilbert, Madely Schott, Britta Vossmerbäumer

Dessert met en évidence un microcosme dînatoire chaotique dans
lequel il n’y a plus de loi.
Ce huis clos est le lieu d’un repas bourgeois à l’heure du
dessert — passage obligé qui finit par nous dégoûter. Hors de ce cadre,
un simple dessert tourne ici au désastre, poussant à son paroxysme la définition
étymologique de dessert, qui vient de « desservir ».
Nadine de Rothschild, dans son livre Bonnes Manières (2009),
établit un certain nombre de règles de conduite dont celles de la table.
Le repas est chargé d’intentions inconscientes ; les comportements à table
sont doublement révélateurs d’une société et d’une forte hiérarchie sociale.
La cellule performative abandonnée en état par ses invités laisse à
penser l’action tandis que l’oeil des caméras témoigne de certains extraits.
Les costumes et plusieurs objets évoquent une certaine société du « bon
goût » et des « bonnes manières ».
Silencieux, ennuyeux, le dessert est dégusté avec gloutonnerie
jusqu’au débordement total. Les mouches, « insectes paranoïaquescritiques
par excellence » selon Salvador Dalí, occupent l’espace pour
mieux nuire au bon déroulement du repas. Nourries des restes, elles ont
fait de la boîte désertée leur environnement.
Richard Neyroud, Bruxelles 2011

Photographies © Michel Reuss